Guerre secrète

Description de Guerre secrète

Batgirl et Green Arrow parviennent in extremis à mettre la main sur Dark Archer. C’est en le suivant jusqu’à Seattle qu’ils ont pu l’arrêter juste avant qu’il ne prenne l’hélicoptère pour s’échapper. Pourtant, ils sont surpris de trouver un Malcom Melryn terrorisé, pour des raisons autres que leur venue. Celui-ci peine à s’exprimer et propose aux justiciers de s’expliquer seulement une fois dans l’hélicoptère. Pour lui, en effet, il est urgent de fuir, quitter la ville. Il avertit dans des termes incohérents d’une menace ayant anéanti la Ligue des Assassins. Barbara & Oliver, quelque peu désarçonnés, s’entendent pour le menotter et le conduire dans l’hélicoptère. Malheureusement, c’est trop tard : « Le Léviathan est là ! » hurle Melryn. Il apparaît une lueur immense, tellement aveuglante que tout le monde sombre dans une infinie pénombre. Barbara est réveillée par la lumière d’une torche braquée sur sa face. Elle arrive à peine à déchiffrer les traits de son kidnappeur : un masque terrifiant complétant une armure couleur ocre. Elle entend une voix lui expliquer son projet. Son ravisseur sait qu’elle s’est battue depuis toujours pour le changement du monde, mais, finalement, ses efforts ont-ils vraiment donné un changement ? Notre mystérieux inconnu propose à Batgirl une alliance dans le but de changer durablement la société et le monde. Batman & Green Arrow, eux, ont refusé, ne comprenant pas son projet. Pourtant, Léviathan sait qu’elle, Batgirl, partage cet objectif avec lui. Pourquoi alors ne se joindrait-elle pas à lui?

Critique de Guerre secrète

Les justiciers sont sur le qui-vive depuis que Léviathan semble avoir gagné en puissance et en dangerosité. Une fin passionnante que l’on doit à la plume exquise d’un Alex Maleev époustouflant. Pourrez-vous résoudre l’énigme ? DC vit décidément de bien sombres heures. Parallèlement à l’imagination apocalyptique de Scott Snyder mettant l’univers entier à mal, une autre grande figure au sein des scénaristes américains, Brian Michael Bendis, fait quelque peu pareil. Il déploie un vaste canevas crépusculaire, dans un registre d’espionnage cette fois. Un peu comme Snyder, petit à petit, il pose les jalons au travers des tomes pour tisser une continuité. Sa série Clark Kent : Superman est ainsi annonciatrice de celle du Léviathan, surtout de par la Mafia Invisible, l’intrigue de second plan. Le 2e tome conclut le cycle du Léviathan ; Bendis se plaît à nous proposer une enquête à la Agatha Christie, de plus en plus indiscernable. Des révélations au compte-goutte et des scènes de tensions immenses mettent à mal le lecteur. Tel un cauchemar l’ombre fantastique de Léviathan plane, semant la discorde chez la Ligue des Justiciers, nos héros finissant pas se suspecter entre eux. C’est plutôt inédit ce climat de recherche sombre et de paranoïa, dans le monde des supers. En plus, Bendis fait un regroupement intelligent et malin des bandes d’espionnage DC et crée une narration majeure. Il démultiplie les styles de narration afin de fluidifier son récit et noyer davantage le poisson (un régal digne d’Agatha Christie, tel qu’on avait prévenu). Parfois, il y a des témoignages au Daily Planet de passants quelconques, un article complet signé Clark Kent, même aussi sur Twitter le compte du Daily affichant ses news ! Et par un heureux hasard, au moment où ses plus géniales qualités reviennent à Bendis, celui-ci fait équipe avec Alex Maleev son ex-partenaire. Un plaisir d’avoir à nouveau le dessinateur, vraiment à l’aise dans ce format. Plus beaux que jamais sont ses gros plans et son trait ciselé et sombre, faisant de cette fin une enquête poisseuse et pesante. En revanche, le travail de colorisation de Szymon Kundranski, quelque peu assez claire, n’est pas assez valorisé.